HISTOIRE DES ECOLES

 

La Poste, ancienne Mairie et ancienne école..... En 1856, l'Abbé Anier, curé de ST-RAMBERT, se retira chez son ancien vicaire, l'Abbé Granjon. En accord avec celui ci, il fit construire une maison au midi de l'église pour son domicile et après sa mort pour être une école tenue par des Frères maristes. Plus tard, l'Abbé Boissel, vicaire sous Granjon et Fournel, et héritier du bâtiment, l'offre à la commune en respect du vœu du Père Anier.

 

Pour les garçons, il n'y avait qu'un local loué, en piteux état et pour les filles, l'école, tenue par les Sœurs St-Joseph, menaçait ruine. Après un temps de tergiversations, l'offre est acceptée par la commune et le Préfet en 1874, d'autant qu'elle s'accompagne de dons particuliers d'un montant de 20 000 F destinés à l'aménagement de l'école et au traitement de trois Frères maristes. Notons que ce choix fit exclure de facto l'instituteur laïc en place...

 

Une partie de cette somme sera placée et apparaît dans les archives communales comme "la rente Boissel", affectée aux "élèves indigents" pour leurs fournitures scolaires. La Municipalité se réserva dans ce bâtiment, une salle de Mairie dont elle avait été dépourvue jusqu'à présent.

Autre bâtiment d'école ....   Quant à l'école de filles, le bâtiment fut vendu pour une nouvelle construction, sise au nord de l'église sur un terrain acquis par donation de M. Berthelier, ancien Maire. Le devis se montait à 15 950 F. La Supérieur Sœur Césaire offrait 4 000 F ; l'Etat, sur instance du Député Auguste Bouiller, octroya la même somme. De plus, la vente susdite - l'acquéreur fut le maréchal ferrant - et divers dons permirent d'arriver à la somme de 22 500 F.


Le bâtiment devait être livré en juillet 1876 mais suite à des malfaçons de l'ouvrage suivies bien sûr de querelles et procédures entre entrepreneur et commune, les Soeurs furent installées en octobre 1877. Là s'arrête la relation des bulletins paroissiaux sur cette école.

On peut y rajouter le récit picaresque que fit le curé A.Beluze sur le renvoi des sœurs en 1902, temps du radicalisme d'Emile Combes. Sa longueur empêche de le rapporter in extenso mais son style vaut d'être respecté :


15 juillet 1902 : Après notification de regagner leur maison mère de LYON, les religieuses ont renvoyé les enfants, mais sont restées en place.
Le 19 juillet, le commissaire revient constater l'évacuation du local. Quelques hommes et une douzaine de dames lui demandent de présenter le décret ministériel. Ne l'ayant pas, le commissaire se retire sous la menace de ces dames.
Le 2 août, il apporte le décret du "renégat Combes" (il avait été séminariste). Les cloches sonnent l'appel et la population du bourg s'est réunie. Prenant peur, le commissaire s'enfuit. Le lendemain, le Maire est suspendu de ses fonctions.
Le 4 août à 8 h du matin, la venue discrète des gendarmes de ST-HAON-LE-CHATEL à travers la campagne est signalée. "L'éveil est donné", la crainte envahit les visages". De jeunes "bicyclistes", partis en éclaireurs sur la route de ROANNE, annoncent l'arrivée de voitures, de chevaux. Les cloches sonnent alors à toute volée : les habitants accourent, deux barricades bardées de fil de fer "à épines" sont dressées.
Arrivent neuf gendarmes accompagnés de "quinze apaches", tous menaçants, et d'un landau descendent le Sous-Préfet lui-même, deux commissaires de police ceints de tricolore et un serrurier. Les barricades sont brisées à la hache, les fils coupés aux ciseaux.
Devant le refus des personnalités locales de signer un acte les engageant à ne plus recevoir de religieuses dans cette maison, Sous-Préfet, Commissaires et serrurier s'avancent pour apposer les scellés sur les portes. Oh, surprise ! Point de portes, ni au rez-de-chaussée, ni au premier étage: elles ont été enlevées pendant la nuit !
"Raconter leur étonnement, dépeindre la pâleur de leur visage, je vous le laisse deviner. Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, le Sous-Préfet "crocheteur en souriant" et "comme le chat prés de la souris", demanda avec "un ton hypocrite" aux quatre religieuses de quitter cette maison et leur fit promettre de ne jamais y revenir. Puis, ce beau monde, déplacé "pour quatre religieuses inoffensives", se retira sous les cris de la foule : "Vive la Liberté, vive les Sœurs "