Un grand-père raconte le village .....
en 1913 !

 

Le P'tit Curieux a été charmé par sa rencontre avec Monsieur Pierre Bouchery, habitant Renaison, mais originaire de St Romain où il a encore de la famille.
C'est un grand-père très sympathique à la mémoire impressionnante et au parler pittoresque.
Parmi ses souvenirs, le P'tit Curieux a choisi de vous faire partager une visite du bourg de St Romain entre 1913 et 1919.
Mais, Chut ! Laissons-le parler...


" Le village de St Romain entre 1913 et 1919 était très différent du village actuel, pas en ce qui concerne les bâtiments, mais plutôt en ce qui concerne les commerces et les artisans.
Sur la place du village, je me souviens qu'il y avait :

le charron Cordière (1)
l'hôtel du Midi café Michel Audoine (2)
l'épicerie Michel Audoine (2)
le maréchal-ferrant Dalière (3)
le bureau de tabac-coiffeur Jean-Claude Sérol (4)
le tailleur pour hommes Jean-Claude Sérol (4)
la menuiserie Rosina et Jean-Marie Pegon (5)
le tailleur pour hommes Lacour (6)
la maçonnerie François Peylet (7)
la boulangerie Benoît Darmet (8)
le café Benoît Darmet (8)
la couturière Sylvie Duverne (9)
la menuiserie Pierre Pegon (10)
la maison de Louis Joubert (11)
le magasin de chaussures Baptiste Fournier(12)
le café hôtel du Nord Dufour (13)
la boucherie Ressort (14)
la cure (15)
le café Marie Collet (16)
le café Joseph Monteret (17)
sans oublier les 2 cafés aux Baraques ! 

Un des tailleurs (6) (Monsieur Lacour) était surnommé " le Panama " du nom du grand chapeau qu'il portait très régulièrement. L'entreprise de maçonnerie (7) (Monsieur Peylet) employait à la déclaration de guerre en 1914 près de quinze ouvriers. Monsieur Sérol qui tenait le bureau de tabac (4) était aussi, à ses heures, coiffeur et tailleur pour hommes… Monsieur Fournier, le marchand de chaussures (12), était à la déclaration de guerre, secrétaire de mairie alors que le maire était Monsieur Du Martray.
Monsieur Joubert (1869-1953) (vigneron, ébéniste, musicien, peintre) (11) est l'auteur de la chanson " J'aime St Romain mon village " bien connue des St Romanais et qui se chante sur l'air de la Pimpolaise.
 
La fête de St Romain se déroulait le 24 juin pour la fête de St Jean-Baptiste. Ce n'est qu'après la guerre de 14-18 que la date du 14 juillet a été retenue. A la fête, il y avait des chevaux de bois, des stands de tir, le " parquet " et des musiciens dans les cafés. Parmi eux, Jean-Marie Chapuis était un accordéoniste virtuose.
La Société des Martyrs (avant 1905) aidait les gens sans ressources pour l'enterrement des leurs. A partir de 1905, a été créé le Secours Mutuel auquel seuls les hommes de 14 à 50 ans pouvaient cotiser et ainsi être aidés en cas de visite chez le médecin, pour les remèdes et quelques indemnités journalières (20 sous par jour). L'adhésion se faisait en plus après acceptation par vote à main levée lors de l'assemblée générale du nouveau participant et sur présentation d'un certificat médical de " bonne santé ". Le président d'Honneur était Monsieur Du Martray et le président actif, Jean Varenne, vigneron à La Motte. Si un adhérent ne se rendait pas à l'Assemblée Générale de l'association, il avait droit à une amende (de même pour les enterrements)
Après 1919, une Coopérative des Poilus , (épicerie) était ouverte deux jours par semaine sous la responsabilité de Monsieur Marius Pegon.
A cette époque, les habitants de St Romain s'appelaient les "mangeons de matefa brula"


Merci Pierre Bouchery !