La motte de La Forest  ou "Maison Forte"
motte féodale de l'an 1250

 

Longtemps considérée comme détruite par des historiens qui s'en tenaient aux textes anciens sans études sur le terrain, et qui ne la situaient que très vaguement, elle fut redécouverte par Henry DUPONT, s'appuyant sur deux documents d'archives , qui donnaient son emplacement approximatif. Il rechercha et découvrit émerveillé ce site "d'une valeur expressive exceptionnelle le 1 avril 1947. Il s'étonne que Frédéric NOELAS, ce grand érudit, n’en aie jamais fait mention dans ses écrits. En réalité, Noelas connaissait le site.

Dans "Légendes et Traditions Foréziennes" tome 1 , 1865, il parle du "tumulus de la guerrine". Le mot de tumulus indique qu'il pensait avoir affaire à une sépulture antique. Quant à la " guerrine " c'est semble-t-il le nom d'une terre voisine de la Forest. Néanmoins le mérite de la recherche de textes d'archives concernant la maison-forte revient à Henry DUPONT.

 

En 1301, construite sans doute depuis peu, elle est avouée au comte de Forez par dame Alix, veuve de Guy de la Perrière. En 1322 La Forest est avouée par Hugues BURET, fils de Feu Guillaume GROS dit BURET, chevalier ; puis en 1329 par Guichard BURET, frère et successeur de Hugues.

 

Mais en 1330 et en 1333 c'est Guy de la PERRIERE, fils d'Alix et d'autre Guy qui rend hommage à son suzerain : le comte de Forez. A nouveau en 1334 l'aveu est de Guichard BURET et en 1349 d'Alix de la PERRIERE, fille de Guy, petite-fille de la première. Puis en 1363 Guillaume BURET, fils de GUICHARD fait donation au Cousan de la maison-forte de la Forest.

 

Que faut-il penser de ce va et vient de déclaration de vassalité au comte de Forest ? Un texte de 1380 suggère que la motte et la maison-forte avaient toutes deux pour nom la Forest. D'où la difficulté devant une confusion possible de dire qui déclare quoi. S’appuyant sur un texte de 1303, DUPONT émet une hypothèse plausible.

 

A cette date, si les BURET possèdent en alleu la terre de la Forest, ils n'y ont pas le droit de haute justice qui appartient aux de la PERRIERE ; avec l'autorisation du compte du Forest, mais sans doute sous promesse d'inféodation, BURET obtient ce droit de dame Alix. En ce début du XIV siècle, le pouvoir est plus centralisé qu’au XI éme. La reprise en main au profit de puissants seigneurs s'amorce dès le XII siècle. Ce n'est qu'après la guerre de 100 ans que le roi tentera de récupérer la réalité de la suzeraineté suprême. Ainsi les BURET seraient devenus les vavasseurs du comte de Forez avouant la seigneurie directe, et les de la PERRIERE les droits dominants.

 

Au Siècle suivant Eustache de Levis, seigneur de Couzan vend la motte, la Forest, Boisy etc. à Jacques COEUR. A partir de là, il n’est plus fait mention de la Forest dans les actes, mais seulement de la Motte, notamment lorsque après la destitution de Jacques COEUR le 29 mai 1453, la famille GOUFFIER acquiert ses biens à peu de prix. Cette fois les deux domaines étaient réunis sous le même nom de la Motte. Vital PERCHE, propriétaire du tertre, y ayant trouvé des pierres et des briques calcinées, H. DUPONT évoque la possibilité d'un incendie, destructeur de la maison-forte de la Forest.